Pons, la première capitale du peuple Santon

Distance : 12 km/14 minutes en voiture

Petit village / promenade / point de vue

Pons possède une histoire particulièrement riche et une origine fort ancienne, qui en fait une des plus anciennes cités du département. Sa fondation est ainsi antérieure à celle de Saintes, Saint-Jean d’Angély, Saujon ou encore Marennes, toutes des villes de Saintonge, d’origine romaine — et non celte (santonne), alors que la majorité des villes de l’Aunis comme Châtelaillon-Plage, La Rochelle, Surgères sont d’origine médiévale.

Les origines lointaines de Pons remontent à l’aube de la période de la Protohistoire où le site de roche sous abri en bordure de la vallée de la Soute a favorisé la sédentarisation des premiers habitants.

Mais ce n’est véritablement qu’à la période préromaine que Pons va jouer un rôle important du fait de l’implantation du peuple celte des Santons vers le milieu du Ier millénaire av. J.-C. où le promontoire rocheux de la cité primitive va abriter ce qui deviendra l’oppidum de Pons.

Pendant la période des Santons de l’indépendance

Pons devient rapidement un centre actif d’artisanat et de commerce et développe ses échanges avec les Romains.

Cependant, l’abandon du castrum après la seconde moitié du Ier siècle de l’ère chrétienne sonna le glas de la cité gallo-romaine qui, dans le courant du IIIe siècle, connut un incendie dévastateur lors de l’invasion des Alamans.

Après une reconstruction à la hâte, elle connut une courte période de paix narrée par le poète Ausone mais avec le Ve siècle surgissent de nouvelles invasions barbares encore plus destructrices, en particulier celles commises par les Vandales à l’automne 408 où la ville disparaît pendant de longs siècles.

Cependant, le réveil de la petite cité aura lieu au début du Moyen Âge grâce à l’essor du christianisme en Saintonge.

Au tournant du XIIe siècle, Pons est devenue une « cité » puissamment fortifiée où son donjon, l’un des plus imposants de toute la Saintonge, en fait une des cités les plus sûres de la région.

Étant située idéalement sur la route de Saint-Jacques-de-Compostelle, elle devient un centre religieux actif se couvrant d’églises, d’ordres monastiques et même d’un hôpital pour les pèlerins.

Pendant la guerre de Cent Ans, la cité fortifiée sera l’enjeu incessant entre les grandes puissances belliqueuses que sont les royaumes d’Angleterre et de France. Elle s’illustrera particulièrement par le traité de Pons du 1er août 1242 où Louis IX, plus connu sous le nom de saint Louis, après avoir défait l’armée de Henri III d’Angleterre devant Saintes le 22 juillet à la bataille de Taillebourg imposera les dures conditions de la reddition anglaise au pied du château de Pons.

Cependant, pour une rigueur toute historique, il est abusif d’appeler Pons « cité médiévale ». En effet, le terme « cité » est utilisé pour définir ce qui sera plus tard appelé Diocèse. Or, à cette époque le diocèse était (déjà) à Saintes.

Les XVIe / XVIIe siècles : Une ville qui accumule les crises

La Réforme protestante a joué un rôle considérable dans la petite cité. Pons est ainsi devenue un des fiefs protestants les plus ardents en Saintonge jusqu’à ce qu’elle soit assiégée par les troupes royales de Louis XIII qui y mit fin de façon quasi définitive à partir de 1621. Au printemps 1621, le roi lance ses armées à travers le pays. Le 1er juin, l’armée arrive à Saint-Jean d’Angély. Le siège dure près d’un mois. Le 30 juin, l’armée arrive à Pons. Et le 1er juillet, sans combat, c’est la reddition de la ville (comme l’officialise le document en photo). Dans les mois qui suivent et comme les règles le demandent, il faut démanteler les défenses des places-fortes protestantes. Le château est soumis aux pioches de l’armée de Louis XIII. C’est quelques années plus tard (1623-1624) que César Phébus d’Albret (sire de Pons), dans le but de le rendre habitable, fit reconstruire le château.

Depuis 1347, la peste n’est jamais partie d’Europe. Ce n’est plus sous la forme foudroyante du Moyen Âge mais sous une forme tout de même extrêmement contagieuse qu’elle fait son retour à Pons. A l’été 1631, plus d’un 1/3 des pontois sont touchés par la peste. Pour lutter contre l’épidémie, le sire de Pons décide dans un premier temps d’isoler les foyers contaminés, c’est une pratique inefficace tant la densité de la population est forte. Il décide alors de faire construire un village de cabanes en bois hors de la ville pour isoler pleinement les malades, à un endroit proche de Jolysable et des Chartres, un lieu appelé « la cafourche du Landay » (devenu Croix Saint-Roch). Catholiques et Protestants – en guerre depuis presque 1 siècle – malades, se retrouvent isolés ensemble, les tensions étaient très nombreuses. Sur ces lieux une chapelle fût construite, il n’en reste actuellement plus aucune trace.

Le XIXe siècle : Un essor urbain sans précédent

C’est pendant le XIXe siècle que la ville va connaître un essor urbain sans précédent. La cité déborde largement des remparts, des voies nouvelles sont percées, des hôtels particuliers construits et des usines nouvelles se développent. Elle devient notamment un centre ferroviaire parmi les plus importants de Saintonge et la cinquième ville de la Charente-Inférieure pendant les 3/4 du siècle.